Le Centre d’histoire de Montréal présente une exposition très intéressante. J’arrive à Montréal est une façon de faire connaître Montréal à travers les yeux de jeunes immigrants. L’exposition occupe le 2e étage de ce bel édifice, une ancienne caserne de pompiers datant de 1902. Petite en apparence, l’exposition est dense en contenu. Divisée en différentes sections, la première relate l’arrivée à Montréal et les différents chocs culturels vécus par les jeunes et leurs familles. L’exposition fait la part belle à la voix même de ces jeunes, bien que des vidéos présentent les points de vue des adultes, enseignantes en classe d’accueil, par exemple rapportant l’expérience des jeunes. C’eût été plus logique et cohérent, à mon avis, de conserver la même ligne directrice, la voix des jeunes. La 2e partie concerne le patrimoine familial des jeunes apporté avec eux, un objet qui a une signification particulière. Souvent, il s’agit d’un objet légué par un grand-parent, lequel, la plupart du temps, est resté au pays. C’est l’occasion de mieux comprendre l’expérience du déracinement et l’attachement aux valeurs familiales: un instrument de cuisine, un chapelet, une photo d’un héros national. Deux thématiques sont approfondies: la place de la religion et celle de la musique. Cette fois des vidéos nous permettent de voir à l’oeuvre certains jeunes qui présentent un instrument traditionnel et qui en jouent brièvement. Quels virtuoses! D’ailleurs, cette section m’a fait penser à l’installation vidéo de Citizens band d’Angelica Mesiti actuellement au MAC. L’exposition est aussi intéressante à visiter pour le citoyen montréalais, pour le touriste que pour le nouvel arrivant. Chacun y trouve son compte et sa place. Si j’ai bien compté, des jeunes de 23 classes d’accueil d’écoles de Montréal ont participé au projet de l’exposition. Réussi! Jusqu’au 7 décembre 2014.
Je n’ai pas pu apporter beaucoup d’objets qui me rappelaient mon pays d’origine parce que, vous savez, quand on part pour toujours on doit ramasser toute sa vie dans deux valises. On ne pense pas aux petits souvenirs. C’est plus tard qu’on se rend compte qu’il fallait trouver une petite place pour eux.
Keven François, Haïti
En complément: Vous faites partie de l’histoire, un site qui présente le récit de l’arrivée et la présentation d’un objet du patrimoine familial choisi par des jeunes immigrants. Quel beau titre de projet! Un exemple, parmi tant d’autres.
Deux autres expositions: Scandale! Vice, crime et moralité à Montréal 1940-1960 (jusqu’à octobre 2015) et Traces. Lieux. Mémoires (exposition permanente). Avec V., j’ai eu le temps de visiter (rapidement) cette autre exposition qui relate l’histoire de Montréal en 6 périodes:
- … – 1641: Premiers peuples, du début de l’occupation du territoire (il y a 4000 ans sur l’île) à 1641 – d’ailleurs cette semaine, on annonçait que de récentes fouilles en Estrie ont permis de découvrir de nouveaux artefacts datant de 8500 à 9500 ans
- 1642-1759 : Fondation, du projet missionnaire à l’empire colonial français
- 1760-1849 : Consolidation, de la conquête britannique à la capitale du Canada
- 1850-1899 : Industrialisation, migrants des campagnes et immigrants européens
- 1900-1949 : Métropole, la ville se développe et devient encore plus cosmopolite
- 1950-… : Modernités, ébullition d’après guerre, Montréal s’internationalise (Expo 67, Jeux olympiques…)
Beaucoup d’artefacts, des objets, des maquettes d’habitations. Une exposition que tout Montréalais devraient visiter… deux fois plutôt qu’une.
Restées plus longtemps que prévu (évidemment), nous sommes affamées. Notre plan change quand on tombe face à face avec le resto Olive + Gourmando qu’une amie m’avait plusieurs fois recommandé. C’est archi-plein et un brin bruyant alors on prend une commande pour apporter et on va la manger à l’ombre dans une belle petite cour intérieure. Le sandwich que j’ai choisi, le cubain est bon, mais trop lourd en cette chaude journée. Le sandwich de truite fumée de V. semble plus frais et léger. Encore une fois, elle a fait un meilleur choix que moi.